Hé oui, en France, on a l’émission de Jean-Pierre Coffe sur France Inter dont le titre est : « ça ne se bouffe pas, ça se mange » et ici, le slogan du supermarché où je travaille, c’est : « vive la bouffe ». Vous allez me dire que c’est juste une différence de langage, mais je crois que cette différence est très significative. Les mots ont un sens.
Le temps des agapes est terminé en France mais un repas classique en France, c’est tout les jours Noël ici.
Bon, soyons clair, ceux qui me connaissent savent que la notion de produits du terroir ne m’est pas inconnue et pour les autres, disons que derrière typtaupe se cache un épicurien.
Il faut savoir que les Québécois ont le sentiment que leur gastronomie participe à leur identité. Je crains le pire quand je vais partir vers l’ouest.
De quoi je me plains depuis que j’ai posé le pied sur le sol québécois.
Primo, les produits d’alimentation sont très chers si vous voulez mangez des produits de qualité.
Ensuite, pour ce qui est du rayon fruits et légumes, la plupart des produits sont emballés sous films plastiques et pour ceux qui ne le sont pas, ils brillent (les pommes, les poivrons…)! Plus c’est bio, plus il y a d’emballages (norme américaine oblige) !!! Oh joie, quand j’ai découvert les marchés québécois comme celui du Vieux-Port à Québec.
Des étals avec des vrais légumes de producteurs locaux. Oui, mais j’étais en pleine saison de production. Actuellement, il ne reste que quelques vendeurs de cucurbitacées et de pommes. Ça limite les choix. Alors vous pouvez manger de tout ici puisque la quasi-totalité des fruits et légumes sont importés. Déjà que je trouvais que les légumes des producteurs locaux avaient peu de goût, autant vous dire que ce qui est dans les rayons est assez insipide.
Pourquoi je parle autant des légumes alors que j’ai la réputation d’être un carnassier. Parce qu’au moins quand je mange des légumes, j’ai moins la sensation de m’empoisonner.
Les amateurs de bonne tambouille vont très vite comprendre. Prenez un bon steak, sortez le grill et une fois qu’il est bien chaud, posez votre viande. Si je vous dis que la viande se met à bouillir, j’imagine que vous avez la réponse : les hormones. Quelle que soit la viande, elle fond de la même façon.
Bon, heureusement, il y a le rayon poisson qui est raisonnable en prix et plutôt de qualité mais avec peu de choix.
Le rayon laitier est assez cher, voir exorbitant pour ce qui est des fromages. Autant vous dire qu’on réfléchit à deux fois avant de se faire plaisir. Les fromages français sont au même prix que les fromages québécois. Les québécois achètent beaucoup de petits sachets de fromage qu’ils grignotent. Du moins fromage est un bien grand mot, il s’agit d’une pâte molle découpée en petits dés qui vous ferait passer le babybel pour un comté !!!
A part le fromage, je vous ai parlé des produits non transformés. Parce que la base de l’alimentation d’un Québécois est constituée de produits passés entre les mains de l’industrie agro-alimentaire. Et là, si vous voulez faire une cure d’OGM, c’est simple, il suffit juste de s’empiffrer. Pas besoin de regarder les étiquettes, la quasi-totalité des produits transformés contiennent des OGM et si ce n’est pas le cas, vous allez avoir des produits hydrogénés et autres…
Oh que je suis critique, j’ai bien conscience qu’en France, on peut aussi faire une cure de malbouffe mais, au moins, il y a possibilité de trouver des produits sains et qui ont du goût. Bon, il y a quand même des trucs sympas ici alors, un peu plus tard, je reviendrai sur les spécialités québécoises et autres curiosités.
PS : une question qui m’a un peu désarçonné lors de mon entretien d’embauche au supermarché : « En fruits et légumes, vous vous y connaissez ? ». Pour moi, c’est le B.A.BA de savoir faire la différence entre une carotte et une pomme de terre ! J’exagère un peu mais après un mois dans mon rayon fruits et légumes, je comprends mieux le sens de la question.
Quand je n’ai plus de navets, je vends des rutabagas, pour un québécois, c’est pareil.
Une brave dame me demande la provenance des clémentines, je lui réponds : « Maroc » et elle de me répondre : « Ah oui, ce n’est plus la saison ici ». Je n’ai pas osé lui dire qu’il n’e pousse jamais d’agrumes au Québec !
Ici, on vend les pommes de terre directement dans le papier d’aluminium pour les faire cuire au four. Un monsieur m’a demandé s’il y avait déjà la crème à l’intérieur !