Bon, je sais, on est en été mais, dans mon vocabulaire, les fleurs dans les prairies, les jeunes animaux c’est le printemps.
Je laisse aux amoureux (ses) des fleurs, le soin de les identifier, histoire de ne pas dire de bêtises.
La femelle orignal et son veau. Au petit matin, à proximité du parc national de Waterton. Le petit a mis un bon moment avant d’être capable de passer au travers de la clôture. Sa mère sautant d’un côté et de l’autre de la clôture.
Comme vous avez pu le constater sur les photos, la végétation n’est pas vraiment précoce dans ce coin du Québec mais cela a au moins le mérite de favoriser l’observation des animaux, avant que le couvert végétal ne masque tout.
J’ai hésité à faire un peu de provocation et à intituler cet article « consommons la nature ». C’est le comportement des touristes croisés qui m’a interpellé. Pour ceux qui suivent ce blog depuis quelques temps, vous avez pu remarquer que j’ai mis du temps à observer la faune locale et qu’à chaque fois, si j’ai la chance d’apercevoir des animaux, c’est la cerise sur le gâteau.
Et si en plus, je fais un beau cliché, tant mieux mais le plus bel orignal vu dans la nature n’est pas dans mes clichés mais j’ai l’image bien en tête. Juste content de l’avoir aperçu.
Or, j’ai observé des gens qui sont au Canada pour consommer la nature dans un parc de la même façon qu’on va regarder des animaux au zoo. Si vous voulez observer la faune locale, le parc animalier de Saint Félicien est adapté. Si vous voulez profiter de la nature, randonnez. Mais garder à l’esprit que les animaux qu’on rencontre sont des animaux sauvages (qui peuvent être dangereux) mais surtout qui doivent garder un comportement sauvage vis-à-vis des humains.
Si vous regardez cette photo, il y a un ours (on ne le voit pas sur la photo) au bout de la barrière. J’étais avec ce groupe quand on a aperçu l’ours, à environ 250 m. Là, ils sont à 15 mètres. L’ours va s’habituer à la présence d’humains, et si par hasard, quelqu’un lui donne à manger – pour réussir un meilleur cliché -, vous allez modifier son comportement et là, multiplier les risques.
Les photos présentées dans cet article n’ont pas toutes été prise dans le parc de Forillon mais, j’ai pu observer tous ces animaux dans le parc.
La même situation dans quelques semaines et l’orignal devient totalement invisible. Pourtant, je suis à moins de 10 mètres au moment du cliché.
Durbec des sapins
Jaseur d’Amérique
Merle d'Amérique
C’est le plus compliqué quand on se promène de ce côté-ci de l’Atlantique, c’est de réussir à identifier les petits oiseaux qui sont souvent assez différents de ceux rencontrés en France.
Macreuse à front plat
Macreuse noire
Eider à duvet
Guillemot à miroir
Petit Pingouin
Cormoran
Voilà pour les oiseaux marins les plus fréquemment observés avec les fous de bassan
Et quand on regarde la mer, on aperçoit parfois quelques mammifères marins
Petit rorqual
Phoque commun
Le porc-épic
Voilà l’animal peut-être le plus commun dans le parc, j’ai du en voir une cinquantaine
Comme l’animal est actif toute l’année, il commence à faire des dégâts importants sur la végétation en hiver
"Je crois que j'ai trop mangé !!!"
Ça, c’est aussi un animal qu’on observe souvent
La gélinotte huppée
Les castors n’étaient pas présent à la création du parc mais depuis ils ont pris place et construit les plus beaux barrages que j’ai vu.
Les marmottes : le printemps est enfin de retour !!!
Le premier ours observé. Je suis passé à côté de lui à vélo (5-6 mètres) et il est sorti du bois juste après. J’ai pu l’observer à bonne distance, tranquillement et assez serein. Peut-être le fait de savoir qu’il y a des cougars dans le parc !
La troisième rencontre avec des ours : une ourse et son ourson. J’ai passé une bonne vingtaine de minutes à les observer.
La cinquième rencontre avec un ours pas assez peureux à mon goût. J’étais proche quand je l’ai aperçu (15 mètres) mais quand il a deviné ma présence, au lieu de détaler comme l’on fait certains, il a plutôt joué les curieux. Comme il était sur le sentier, j’ai rebroussé chemin et je suis passé plus haut pour le contourner.
Au final, j’ai observé 11 ours au cours de mes ballades dans le parc mais pas de coyotes, lynx et autres cougars.
Un petit retour dans ma série sur la faune locale.
L’écureuil est souvent le premier animal qu’on rencontre quand on arrive au Québec. Et oui, ils sont très nombreux en ville, en particulier à Montréal. Ils sont d’ailleurs souvent dénommés sous le qualificatif de rats !
Mais quand il s’agit de les identifier, ça se complique ?
D’abord, un petit rappel mammalogique, les écureuils font partie de l’ordre des Rongeurs et de la famille des Sciuridés. Et au sein de cette famille, on distingue les écureuils terrestres, les écureuils arboricoles, les écureuils volants, les tamias et les marmottes.
Combien y a-t-il d’espèces de sciuridés au Québec ?
Il semble qu’il y en ait cinq : l’écureuil gris (Sciurus Carolinensis), l’écureuil roux américain (Tamiasciurus Hudsonicus), le polatouche ou écureuil volant (Glaucomissabrinus), le tamia rayé (Tamia striatus) et la marmotte (Marmota Monax).
L’écureuil gris (Sciurus Carolinensis)
On commence par le plus gros. On le retrouve sur tout l’est du continent nord-américain. Oui mais voilà, l’écureuil gris n’est pas toujours gris. Il peut-être blanc, gris ou noir et même avec des teintes fauves !
Blanc, il s’agit de petites populations albinos situées principalement aux Etats-Unis.
Gris, la couleur la plus fréquente et exclusive dans le sud des Etats-Unis.
Noir, uniquement dans le nord de l’Ontario et le Québec.
Cette bébête est également présente en Europe (dans sa version grise). C’est ce qu’on appelle une espèce invasive qui pique la place à nos petits roux.
Humm, une bonne aveline !
Ceux-là, j’ai toujours le loisir d’en observer puisque cet animal arboricole n’hiberne pas et que c’est un animal diurne. Pour ceux qui passent par Québec, je rappelle qu’il est interdit de nourrir les écureuils sous peine d’amende.
L’écureuil roux américain (Tamiasciurus Hudsonicus)
On retrouve l’écureuil roux partout au Canada, et plus particulièrement dans les forêts de conifères. Plus petit que l’écureuil gris, il est particulièrement nerveux et agile. L’écureuil roux, dont la couleur varie légèrement suivant les saisons, est roux avec un poitrail blanc.
On peut l’observer toute l’année en journée.
Cette espèce arboricole fait son nid dans un tronc d’arbre.
Le Tamia rayé (Tamia striatus)
Le tamia rayé ou écureuil de Corée est désigné sous le nom de suisse au Québec !
Ce tout petit animal est vraiment marrant à voir. C’est à Montréal, au Mont Royal que j’ai eu le loisir d’en observer le plus. On le voit au sol mais comme il ne reste quasiment pas en place et se déplace très rapidement, je n’ai pas de photos. Voici donc un lien pour vous montrer ce petit animal qui roupille dans un terrier en ce moment.
Pour ce qui est du Polatouche et de la marmotte, je n’en ai pas encore observé alors je laisse tous ceux qui souhaitent en savoir plus aux joies des recherches sur les sciuridés.
Alors que le musée de la Civilisation de Québec présente une exposition sur les 7 pêchés capitaux, je crois que j'ai observé le diable dans la ville. Oh, pas si terrifiant ! Jugez par vous-même !!!
Continuons notre rapide aperçu de la faune locale.
D’abord une grosse boule de poils prête pour affronter l’hiver. Le raton laveur (Procyon lotor) est assez opportuniste et donc observable dans les villes nord-américaines. J’ai ainsi pu en observer un à 200 mètres de la maison et apprendre que l’ancien chat a été tué par un raton laveur. Il n’est pas rare qu’il visite une maison et ravage la cuisine.
Encore une grosse boule, mais celle là, par question d’en faire un manteau de fourrure. Le porc-épic d’Amérique du Nord (Erithizon dorsatun) a jusqu’à 3000 piquants. Végétarien, on retrouve ce gros rongeur surtout en forêt.
Le coyote (canis latran) est un canidé qui se répartit sur une large partie de l’Amérique du Nord. Plutôt charognard, il a défrayé la chronique à la fin du mois d’octobre avec le décès de la chanteuse de folk Taylor Mitchell attaqué par deux coyotes dans le Parc National des Hautes Terres du Cap Breton.
Celui-là, avoué qu’il est beau même si son nom est un peu bizarre : le canard branchu (Aix sponsa)
Un petit tour dans le Grand Nord pour trouver une grosse chèvre !!! Malgré son aspect de bovidé, « l’animal dont la fourrure est comme une barbe », le bœuf musqué (Ovibos moschatus) est un capriné. Cet animal massif dispose d’une longue toison en laine plus fine que le cachemire et très isolante.
Continuons notre petite série sur la faune du Canada par la grosse peluche. Au canada, vous avez trois choix de couleurs : Blanc, Brun ou Noir.
En ce moment, l’ours n’alimente plus trop les conversations mais à l’automne, au moment où il cherche à faire des réserves pour passer l’hiver, autant vous dire qu’il est dans toutes les discussions de randonneurs plus ou moins téméraires.
Pour ce qui est du modèle blanc, l’ours polaire (Ursus maritimus), bien évidemment, en dehors des parcs animaliers, aucune chance d’en rencontrer un, à moins de vouloir faire un trek dans le Grand nord.
Pour l’ours brun, déjà un peu plus de chance d’en voir si vous décidez de vous balader dans l’Ouest Canadien. Il y a trois sous espèces d’ours brun en Amérique du Nord mais une seule au Canada : le grizzly (Ursus arctos horribilis).
Autant vous dire que vu les dimensions de la bestiole et la taille de ces griffes, il n’a pas obligatoirement bonne presse.
Enfin, il y a l’ours noir (Ursus americanus), le plus petit des trois mais le plus répandu. Sa population est estimé à 60000 animaux au Québec.
Voyons voir ce qu’il faut savoir si vous tombez nez à nez avec un de ces charmants nounours pendant votre promenade dominicale.
Le blanc, on n’y pense pas car c’est vraiment la rencontre à éviter.
Pour les autres, sachez que l’ours fuit l’humain. Donc contrairement aux habitudes de nos forêts françaises où on se ballade en silence pour observer la faune, ici, il est vivement conseillé de faire du bruit pendant votre randonnée.
Si vous suivez ce premier conseil, peu de chances d’en voir mais si, par hasard, un gros teddy, vous fait face, alors :
- N’essayez pas de vous approcher (sans blague), reculez calmement, en lui chuchotant des mots calmes (toi ours ; moi humain ; toi pas croqué moi).
- Ne pas se montrer agressif, à première vue, il est plus fort que vous.
- Ne pas détaler comme un lapin car un ours court à plus de 50 km/h.
- Ne pas grimper aux arbres parce qu’il est nettement plus habile que vous.
- Laisser un espace pour que l’ours puisse fuir, ne pas le coincer.
- Ne pas se trouver entre une mère et ses petits.
- Si vous êtes en groupe, restez groupé.
- Pour une fois, pas besoin de régime, il faut se faire plus gros qu’on est. Levez les bras…, parlez fort. Grosso modo, faite comprendre à l’ours que vous êtes plus balèze que lui.
Bon, si après tout ça, l’ours n’a pas déguerpi en faisant Kaï-Kaï-Kaï, c’est que la situation se complique. Vous risquez de devoir faire face à une attaque. Que faire :
- Défendez-vous en criant et en frappant l’ours. Une défense énergique et vigoureuse augmente les chances de faire fuir l’ours (ah, ah, ah !)
- Ne pas faire le mort, cette technique ne marche pas avec l’ours noir mais à première vue, elle est efficace avec un grizzly. Celui qui a le courage de faire le mort face à un grizzly quand celui-ci attaque, je lui tire mon chapeau.
- Utilisez une bombe au poivre de Cayenne. Avant utilisation, vérifier les paramètres éoliens histoire de ne pas tout prendre dans la figure !
Je vois déjà les commentaires désobligeants de tous ceux qui pensent que je raconte des bêtises. Mais non, il s’agit de recommandations officielles du ministère des Ressources naturelles et de la Faune que je traite avec un peu d’humour.
Alors pour continuer dans l’humour, voilà ce qu’il ne faut pas faire quand on fait du camping en pleine nature. Pas de nourritures dans la tente et pas de dentifrice car l’ours a un odorat très développé. Il faut donc éloigner la nourriture à une centaine de mètres de la tente et la suspendre en l’air à au moins 3 mètres du sol.
Bon, voilà dans les faits, la cohabitation avec l’ours est assez simple même si on observe une recrudescence des différents entre humain et ours. L’étalement urbain et le développement des constructions dans des espaces jusque là inhabités multiplient les risques d’incidents. En tout temps, rappelez-vous que l’ours est un animal sauvage au comportement imprévisible, ne vous approchez jamais de lui et encore moins de ses petits. Il n’en reste pas moins que vous avez plus de chance d’être frappé par la foudre que de subir une attaque d’ours. Au Québec, environ5 millions de personnes participent à des activités liées à la nature par an, or on recense moins de dix décès causés par l’ours noir depuis 40 ans.
Annoncé que vous partez au Canada et on vous répond : au pays des caribous !
Oui, mais quand vous êtes sur place, pas l’ombre d’un caribou. Des panneaux signalent des traversés d’orignaux et de cervidés sautillants.
Pendant les discussions, on vous parle d’orignaux, de chevreuils, d'élans d’Amérique, de wapitis pour, au final, ne plus rien comprendre.
Alors recommençons au début :
Le caribou, il y en a bien au Canada et plus particulièrement au Québec mais dans le nord. Peu de chance d’en observer quand on reste à proximité du Saint-Laurent. Le caribou, c’est l’animal qui traîne le traineau du père noël, autrement dénommé le renne.
Sur les panneaux de signalisation, on voit un orignal, ce qui correspond à un élan en Europe.
Ce qui est parfois présenté sous le nom d’élan d’Amérique (elk en anglais), c’est le wapiti.
Ensuite, il y a les chevreuils, comme en France, ce sont les plus nombreux mais rien à voir avec nos chevreuils, il s’agit du cerf de virginie.
Le caribou
Le caribou (rangifer tarandus)tient probablement son nom du mot Mi’kmaq « xalibu », qui signifie « celui qui creuse pour sa nourriture ». Il se différencie des autres cervidés car la plupart des femelles portent des bois.Les quatre sous-espèces de caribous au Canada totalisent plus de2 millions d’individus. Certains habitent en forêts, d’autres en montagnes ou encore dans la toundra. Tous ne migrent pas mais à l’image des gnous en Afrique, il existe encore de grandes concentrations d’animaux qui parcourent plusieurs milliers de kilomètres comme laharde de la rivière aux Feuilles, qui compte 600 000 individus, au Québec.
Avec ses grands onglons concaves déviésvers l’extérieur, le caribou a développé une capacité à marcher dans la neige. De plus, ceux-ciservent de« pelles » pourcreuserla neige afin d’y trouver de lanourriture. L’hiver, les caribous se nourrissent principalement de lichens terricoles et corticoles. La capacité de consommer des lichens pendant l’hiver permet sa survie dans le Grand nord.
Le lien entre les humains et les caribous est très ancien. La culture des Inuits et de nombreux peuples autochtones est fondée sur le caribou. Le caribou fournissait nourriture, vêtements et ustensiles. Aujourd’hui encore, le caribou occupe une place importante dans l’économie des territoires du nord via la chasse récréative ou le tourisme animalier.
L'orignal
L’orignal (alces alces) mâle adulte, doté de son panache complet, est le plus gros des cervidés. Les gros mâles pèsent jusqu’à 600 kg dans la majeure partie du Canada et jusqu’à 800 kg pour la sous-espèce géante du Yukon. Ses bois peuvent s’étaler sur 180 centimètres et sa hauteur à l’épaule peut être supérieure à celle des plus gros chevaux de selle.
L’orignal supporte très bien le froid mais souffre de la chaleur. Durant l’été, surtout en pleine saison des moustiques, il peut passer plusieurs heures par jour dans l’eau. Il plonge jusqu’à 5 m pour extirper des plantes au fond d’un lac et peut nager sur de longues distances. Même si l’orignal est un animal imposant, il est particulièrement vulnérable face aux prédateurs comme le loup, le cougar et les ours.
Au Canada, les effectifs de l’espèce atteindraient entre 500 000 et un million d’individus. L’aire de répartition de l’orignal a beaucoup changé depuis l’arrivée des colons. On trouve actuellement cette espèce à de nombreux endroits où elle était absente avant la colonisation.
Merci à Thomas M. pour cette superbe photo qui témoigne de sa rencontre avec un orignal le long du fjord du Saguenay.
Au Canada, l’orignal constitue une ressource économique importante. Sa chasse a des retombées économiques évaluées à plus de 500 millions de dollars par année. L’orignal représente, en outre, un attrait majeur pour les visiteurs qui se rendent dans des parcs et d’autres espaces sauvages pour observer la nature.
Le wapiti
Wapiti, qui signifie « croupe blanche », est le nom que lui ont donné les autochtones Shawnee. Cerf noble, le wapiti (Cervus canadensis)a longtemps été considéré comme étant de la même espèce que le cerf élaphe.De tous les cervidés, seul l’orignal est plus gros que lui. Un wapiti mâle adulte mesure environ 1.5 m de haut à l’épaule et pèse de 300 à 500 kg avec une ramure aux dimensions impressionnantes.
Le nombre de wapitis a atteint son plus bas niveau vers 1900. L’animal a disparu du Québec (sauf à l’état d’élevage) et actuellement, on estime la population à 70 000 individus au Canada. Plus de la moitié (40 000) se trouvent en Colombie-Britannique. Le principal facteur limitant est la perte de l’habitat de cette espèce au profit de l’agriculture. Outre l’être humain, les principaux prédateurs du wapiti sont le loup et l’ours malgré leur taille et leur puissance.
Le cerf de virginie
De tous les gros animaux de l’Amérique du Nord, le cerf de Virginie (Odocoileus virginianus), est le plus commun et le plus répandu. Il y a environ 250 000 cerfs de virginie au Québec dont 120 000 sur l’île d’Anticosti (220 individus introduits sur l’île en 1886-1897).
Plus gros que les chevreuils européens, la hauteur au garrot des mâles adultes dépasse souvent 1 m et leur poids dépasse les 100 kg
Les premiers Européens à explorer la moitié nord du continent ne rencontraient de cerfs de virginie qu’à l’extrême-Sud du Canada. Depuis, l’activité humaine, notamment la coupe des arbres, l’ensemencement des cultures, l’alimentation du bétail pendant l’hiver, ainsi que la réglementation limitant la chasse du cerf de Virginie ont permis à celui-ci d’étendre son territoire vers l’ouest et le nord. Il n’est donc pas surprenant que les hivers rigoureux entraînent d’importants déclins sporadiques des populations. Dans la plus grande partie de leur territoire, leurs prédateurs naturels ont été décimés et interviennent rarement contre eux.
A part la photo de Thomas, les autres photos ont été prise au zoo Saint-Félicien. Mais à travers mes périples, il m'a été donné d'apercevoir un orignal et une douzaine de cerfs de virginie.
Pour continuer cette série sur les animaux du Canada, revoilà mon copain le castor (Castor canadensis) , un rongeur semi-aquatique vivant à proximité des cours d’eau et des forêts.
Ah quoi ressemble cette bestiole ?
bébé castor
Dans l’eau, pas facile de le distinguer d’un ragondin. Sur terre, le castor est plus gros (jusqu’à 35 kg) et a une grande queue aplatie qui lui sert de gouvernail sous l’eau et de trépied au sol ! Elle sert aussi à prévenir d’un danger potentiel. En cas de danger, le castor frappe l’eau avec sa queue (un énorme « plouf » comme si on lançait un gros pavé dans l’eau) mais ce n’est pas le bruit qui informe ses autres congénères mais les vibrations que capte sa queue. Sinon, il a évidemment de belles incisives pour tailler les arbres et décrocher l’écorce, la base de son alimentation. Pas très habile sur le sol, c’est par contre un excellent nageur capable de rester une quinzaine de minutes sous l’eau.
photo : benji
Le castor est un excellent bâtisseur de barrages et de huttes. Les barrages servent à inonder les zones en amont et à protéger les huttes des crues. Ils sont faits de bois coupés et de terre et peuvent résister plusieurs décennies. La végétation prend rapidement place dessus.
barrage de castors dans le Parc national de la Pointe-Taillon
En construisant des barrages, les castors participent aux renforcements de la biodiversité. L’eau ainsi bloquée inonde la zone amont. Les arbres, dont la base se retrouve immergée, meurent. Les castors créent des espaces ouverts où la lumière passe. C’est un nouveau cycle de vie propice à la création de zones humides, un milieu naturel très favorable à la biodiversité.
Une zone humide crée par les castors (Parc national du Mont Tremblant)
La hutte héberge toute la famille pendant l’hiver. (Le couple, « marié » pour la vie, les ado –jusqu’à l’âge de deux ans - et les petits). Les entrées sont immergées mais le sol est au-dessus du niveau de l’eau. Les castors ont constitué des réserves à proximité de la hutte car ils sont actifs toute l’année.
Une hutte de castors
Un castor adulte peut abattre plus de 200 arbres par an dont certains font 40 cm de diamètres (je vais peut-être en ramener un couple, je gagnerai du temps !!!), ce qui n’est pas sans poser de petits problèmes de cohabitations dans les exploitations forestières.
Quelques arbres grignotés dans un parc national et à Tadoussac.
Les photos des castors ont été prise au zoo Saint Félicien car l'animal est plutôt noctambule et même si j'ai eu le loisir d'en observer de près dans la nature, les photos étaient de mauvaises qualités.
Pour ceux qui n'ont pas vu la réponse du jeu du castor dans les commentaires : Un castor coupe un arbre à 4 mètres de haut quand il y a 4 mètres de neige !!!
Le carcajou marque le début d’une série sur les animaux emblématiques du Canada.
Grâce à une visite au parc animalier de Saint Félicien – ce zoo ne présente que des animaux des régions boréales -, j’ai en stock quelques photos pour agrémenter ce blog. En effet, comme je l’ai déjà exprimé, la faune locale est assez difficile à observer car le milieu naturel offre une visibilité très limitée. Néanmoins, j’ai quand même aperçu quelques animaux dans la nature mais de là à faire de belles photos, il y a encore une autre étape à franchir !!!
Revenons à notre carcajou, animal emblématique du folklore populaire québécois. Quand on échange avec des Québécois, beaucoup le craignent plus que l’ours noir ! Mais j’avoue avoir mis un peu de temps avant de voir à quoi ressemble cet animal considéré, ici, comme le plus féroce sur terre. Pour ceux qui comme moi en sont restés aux BD de Yakhari, il s’agit du glouton. Son nom québécois « carcajou » viendrait du nom Kwi’kwa’ju, un nom indigène, en langue Micmac, qui signifie « esprit maléfique ».
Le glouton (gulo gulo) ressemble à un petit ours avec une fourrure dense, d’une taille de 75 cm à 110 cm pour un poids oscillant entre 12 et 18 kg. C’est un animal omnivore, solitaire qui peut parcourir d’importante distance pour la chasse.
Particulièrement courageux et rusé, capable de creuser comme de monter aux arbres, il se montre vite agressif quand il se sent en danger. Et il est particulièrement impressionnant quand il s’excite car il bave.
Le carcajou est particulièrement vorace, et de façon opportuniste, il trouva vite les animaux piégés des trappeurs. Ceux-ci en ont fait leur bête noire entraînant sa quasi-disparition du Québec.
Donc, pour le moment, je n’en ai pas observé dans la nature, peut-être un jour, dans l’Ouest Canadien. Mais bon, je n’y tiens pas plus que çà.